
On trouve de tout dans les boîtes à livres. Des vieilleries surtout qui ne demandent qu’à reposer en paix. Mais parfois, aussi, des pépites. Cette rubrique vous propose de jeter un coup d’œil sur ces bouquins abandonnés et glanés au hasard de déambulations livresques.
Par Yves-Daniel Crouzet (retrouvez-le sur Facebook !)
Ombre très noire
[Boîte à livres : quelque part entre Chartres et Le Mans.]
Un flic au bout du rouleau doté d’une épouse agonisante, une victime peu sympathique porteuse d’un lourd secret, un pervers manipulateur machiavélique qui pourrait bien être un tueur en série, des personnages secondaires parmi lesquels bien évidemment se cache le méchant. Rien de bien original, me direz-vous. Sauf que Karine Giébel sait construire une intrigue en suivant alternativement chacun ses deux protagonistes principaux. On souffre avec eux.
Le style est direct, efficace, sans fioriture, comme il se doit pour un bon page turner. De brefs inserts, glaçants, où l’autrice nous place dans la tête du maniaque rythment le récit.

On suit, bien évidemment, la mauvaise piste tracée par Giébel. C’est parfois un peu long et répétitif (plus de 600 pages, quand même !). Jusqu’à une fin très noire, à triple détente, qui vous cueille par surprise comme une série de crochets au bide et vous laisse un goût de bile. Heureusement, les toutes dernières lignes délivrent un ultime et revigorant rayon de lumière.

Pour lire la chronique précédente : Le Château de Lord Valentin – Robert Silverberg.