couverture du recueil L'oiseau-naufrage

L’oiseau-naufrage, recueil de poèmes

Le mois d’avril 2022 aura vu la parution de L’oiseau-naufrage, mon troisième recueil de poèmes aux éditions Delatour France, disponible à la commande (suivre le lien), avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
J’y mélange des proses et des vers, certains récents, d’autres datant de plusieurs années ; des références explicites à quelques classiques (Rimbaud, Baudelaire, Mallarmé, mais aussi Michaux) et à Hugo Pratt ; il y est question de rêves d’enfants, d’amours étranges, d’errances faciles et de prendre ses ailes à son cou.
Le lecteur curieux pourra lire ci-dessous le poème qui donne son titre au recueil.
 
La « quatrième de couverture » :

L’oiseau-naufrage traverse les cieux et les imaginaires, passant des rivages écrasés de soleil des naufrageurs aux tours d’acier de l’oiseleur.

Il échappe toujours, fidèle à sa seule chanson et à l’envie de voir un peu, un tout petit peu au-delà.

couverture du recueil L'oiseau-naufrage
Couverture du recueil.
L’oiseau-naufrage


soleil féroce en cet hiver de l’abandon
soleil où coupe l’ombre
vienne l’oiseau-naufrage
les serres plongées dans la profondeur
sans parole ni cri
le ciel mis en morceaux
tombe d’un rebord de fenêtre
quoi même pas un adieu pour le ciel
même pas un sanglot dans le smog de Ghaziabad

mais à quoi bon l’air bleu l’azur
les serres fermées sur la gorge

soleil où coupe l’ombre
l’oiseau-naufrage en proie
à la rage de vivre
chasseur par temps de pluie
léger dans la tempête
d’élévation rapide entre les foudres
raillés par les épouvantails
les pylônes électriques de Jiangyin
grands danseurs aériens collectionneurs de plumes

combien de plumages cendreux
sous les nuages

soleil féroce en cet hiver
où meurt l’oiseau-naufrage
noyé dans la splendeur d’une minute
le mode entier dans sa prunelle
le monde entier perdu dans sa mémoire
comme un troupeau de chevaux et de rennes
il fait si froid à Oïmiakon
les avions y sont rares
mais la neige et le sang cruels

partout la nuit quel étrange silence
quelle étrange chanson